Macron a raison...

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Macron mépris

 

par Michèle Dessenne, Présidente du Parti de la démondialisation

Pourquoi se gêner quand on occupe toute la place ?
Pourquoi se décarcasser à parler à tous et de tous quand on est vautré dans le velours doré du trône et entouré d’amis bourrés de pognon ?
Pourquoi prendre en compte la réalité du peuple quand celui-ci ne compte pour rien dans les décisions ?
Pourquoi jouer le modeste quand on se sait le mieux placé pour assouvir les attentes de ceux qui comptent vraiment : les si bien dotés en capital ?
Pourquoi douter de soi quand l’opposition populaire est réduite à peau de chagrin, privée de liberté, et que les probabilités de l’emporter à la présidentielle sont là, grasses et joufflues.. Certes par défaut mais ce qui importe n’est-ce pas le but au mépris des moyens employés ?
Pourquoi se priver de la liberté de faire ce qu’il veut, comme il veut et quand il veut puisqu’il est crédité dans certains sondages de 23% au premier tour (loin devant Pécresse (15%), Zemmour (15%) Le Pen (14,5%) et Mélenchon (13%) ?

Macron nous a tout dit le 31 décembre : il annonce la couleur

Sans se déclarer candidat, il nous prend par le colback pour nous traîner sur le chemin de l’évidence de sa pertinence et de sa légitimité. Et hop, il énumère tout ce qu’il a fait en 5 ans et surtout grâce à l’Union européenne (heu non grâce à l’Europe…)  « Notre Europe » … Celle qui, par qui, nous avons "la chance" de disposer de vaccins (efficaces ou pas, là n’est pas la question. Dangereux ou pas ? C’est cacahuète, heu, pardon je voulais dire peanuts). Son Europe, à lui, dont il va présider aux destinées pendant 6 mois, qui a si généreusement accordé des milliards d’euros pour un formidable plan de relance copié-collé du programme du Forum économique mondial : pipeau-écologie, violon numérique, grandes orgues industrialisation de l'avenir et grands tambours investissements gratis pour tous les boulimiques jamais rassasiés de profits et de destruction des droits sociaux). Macron sait servir sur notre dos ses alliés/donneurs d’ordre… Puis hop, hop, il piétine avec ses grosses bottes crottées les valeurs de la République. En invoquant les non vaccinés il nous assène les lois de l’Ancien régime : les devoirs passent avant les droits. Ainsi les 5 millions de gueux qui refusent les piquouses magiques (et 1 et 2 et 3, etc.) sont-ils enjoints à rentrer dans le rang des files d’attente des vaccinodromes (rien que le nom fait frémir) et ainsi diantre à faire preuve d’esprit citoyen. On sait ce que Macron a dans la tête et qu’il fera adopter par le Parlement dès mi-janvier : le passe vaccinal. Et comme gauche et droite vont se coucher comme des mauviettes (ce qu’ils sont devenus depuis des décennies), Macron ne risque donc rien ! Peut lui chaut que la potion magique protège si peu de l’Omacron (zut le logiciel n’a pas corrigé gnarf, tant pis je laisse), ce qui prime c’est de nous soumettre, de soumettre ce peuple français dont Macron fait mine de vanter par ailleurs l’esprit de résistance après avoir mis à genoux et traité à la matraque le mouvement des Gilets jaunes…

L’horizon bleu de l’Union européenne

Mais le pompon, la cerise sur le gâteau (le cake voulais-je dire mais mon logiciel n’est pas encore bilingue, ce con n’est efficace que pour le français et encore… J’hésite d’ailleurs à passer de la langue de Molière (sans prétention) à celle non pas de Shakespeare mais au global language, le parler mondialisé du capital. Mais bon j’ai encore des réticences à marcher au pas). Bref que voulais-je écrire ? Ah oui. The cherry on the cake c’est quand Macron fait mine de parler de la France aux Français alors qu'il ne parle que de l’Union européenne aux Français. Comme un rappel à l’ordre en douce, une menace fielleuse. Sans elle nous ne sommes rien, avec elle nous serons tout ! Ah il a des couilles le président, il affronte ses détracteurs. Le regard bleu et fixe sur l’horizon bleu de l’UE. Hum, pourtant vantardise n’est pas courage. N’ignorant pas l’accord européiste de la droite et de la gauche, pourquoi se priverait-il de ce plaisir obscène ? Déjà le drapeau de l’UE a pris la place du drapeau français sous l’Arc de Triomphe à Paris (là où repose le soldat inconnu de la Première guerre mondiale rappelons-le. Si Dieu existe, le soldat trucidé dans les tranchées par des balles ou des obus de l’armée allemande doit apprécier le geste du souverain des temps modernes à sa juste valeur. Mais bon qu’importe l’histoire nationale. Il serait temps de passer à autre chose, de voir plus grand, plus loin n’est-ce pas ?… Gouverner par les symboles c’est évidemment crucial pour asseoir son pouvoir et bourrer le crâne des rétifs et des naïfs. Les étoiles jaunes sur fond bleu ne sont-elles pas les symboles de la Paix ? (Ça c’est pour les gogos qui ne pensent pas plus loin que leur…  là le logiciel n’a pas trouvé le mot adéquat !)

Et le prince consort d’un peuple européen qui n’existe pas de nous abreuver du cocktail de mots mièvres et dans l’air du temps : uni, solidaire, bienveillant, c’est ce que le peuple est sommé d’être. Uni au sein de l’UE, solidaire au sein de l’UE et bienveillant évidemment. J’avoue une petite frustration. J’attendais avec ferveur le qualificatif en vogue qui n’est pas venu : inspirants nous ne le serons pas car ça pouvait sans doute  puer la nation ! En fait Macron continue d’œuvrer pour rayer d’un jet de mots choisis la réalité de la lutte des classes, de l’existence des intérêts divergents entre subordonnés et dirigeants, entre oligarchie et ceux qui vivent du fruit de leur production matérielle ou intellectuelle.

Macron est optimiste sur son avenir et ainsi voit la vie en rose !

Le Président de la République est généreux. Il s’adresse au peuple français en lui offrant son optimisme en guise d’étrennes alors même que plus de 9 millions de pauvres crèvent la dalle. Il jette une obole de 100 balles à 38 millions de Français qui gagnent moins de 2 000 euros par mois pour "faire face" à la hausse des prix de l’énergie (que « son Europe » fait grimper) tout en refusant une augmentation du smic. Il pleure sur les morts du Covid, salue les soignants alors qu’il détruit  les moyens de l’hôpital public. Il tance les non vaccinés en suggérant qu’ils ont une responsabilité dans la contagion de l’épidémie (tiens le terme pandémie a disparu, étrange). Il n'hésite pas à revenir à l’Ancien régime. Il prêche pour sa véritable paroisse, l’Union européenne temple du néolibéralisme, et prévient de la menace que constitue l’extrême-droite identitaire contre laquelle il serait le seul à pouvoir gagner. Il ne se prive pas de faire des allusions à la reconnaissance des différences...

Attentionné et paternaliste, « qu'elle que soit sa place », il précise qu’il continuera à s’occuper de nous ! Comprendre sans doute président de la République ou chefaillon à l’UE. Ouf ! on a eu peur d’être orphelins d’un jeune non-papa bienveillant, solidaire qui a œuvré pour l’union du peuple français et l’intérêt général, ce dont témoigne sa politique depuis 5 ans…

Mais chassez le naturel il revient au galop ! Quatre jours plus tard, fort de sa conviction qu’il a le droit de tout faire et tout dire, il déclare le 4 janvier, dans un entretien au journal Le Parisien qu’il «  a envie d’emmerder les non vaccinés » avec le passe vaccinal. Attal, porte-parole du gouvernement, Castex, Premier ministre, Véran ministre de la Santé, assument ces propos face au Parlement et aux Français. L’Assemblée nationale que Macron voulait faire marcher au pas est désormais en ébullition. Le Sénat également. Les chroniqueurs s’en donnent à cœur joie. Macron le candidat qui ne le dit pas a fait le buzz, volontairement. Et l'Assemblée nationale vote le passe-vaccinal dès le 6 janvier avec seulement 334 votants (sur 577 élus) : 214 pour, 93 contre et 27 abstentions ! C'est désormais le Sénat qui a la main avant le retour à l'Assemblée nationale.

Au fond pourquoi Macron ne fait-il pas rendre la vaccination obligatoire ?

C’est une tribune parue dans Le Figaro (1) qui nous apporte l’explication (eh oui c’est ainsi). Deux raisons sont avancées :
- «  Aux yeux de ses experts juridiques comme de nombreux juristes universitaires indépendants, de trop lourdes incertitudes contentieuses pèseraient, au regard des droits de l’homme, du point de vue de la liberté individuelle, de l’ingérence dans le droit au respect de la vie privée et de la liberté de conscience, à décréter l’obligation vaccinale avec un vaccin n’offrant pas tout le recul de la science ni de l’expérience clinique. ».
- Toute vaccination à caractère obligatoire par la loi aurait une conséquence : l’État devrait en assumer les éventuels préjudices qui pourraient en résulter. C’est le principe à la fois de solidarité nationale, lorsqu’une sujétion est imposée à tous par l’autorité de la loi, comme aussi le principe de responsabilité de l’État du fait des lois. Ces grands principes ont trouvé à se traduire dans la reconnaissance, grâce à l’œuvre législative sous le général De Gaulle, avec la loi n°64-643 du 1er juillet 1964, du principe de réparation de tout dommage imputable directement à une «vaccination obligatoire». Puis, en 2004, cette obligation assumée par l’État fut confiée par lui à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam). »

Ainsi Macron revendique librement «  une envie d’emmerder »  les non vaccinés, en les privant de liberté, les jugeant irresponsables face à la nation, au point de leur dénier leur citoyenneté, pourtant il refuse d’affronter les instances internationales (dont sans doute l’Union européenne) et surtout à engager la responsabilité financière de l’État. Pour comprendre, il faut se souvenir que la vaccination est actuellement pratiquée « volontairement » : chaque vacciné doit signer un formulaire de reconnaissance de consentement éclairé. Ni les laboratoires fournisseurs de vaccin, ni l’État ne sont responsables des conséquences médicales possiblement engendrées par l’injection. Une vaccination obligatoire ferait sauter ce verrou en vertu d’une loi française datant de 1964 (2). La vaccination obligatoire engagerait donc l’obligation de l’État d’indemniser les malades de la vaccination obligatoire tandis que les « bons citoyens » déjà volontairement vaccinés en seraient eux privés ! Macron ne veut évidemment endosser ni les coûts pour l’État ni la discrimination des vaccinés privés de recours en cas d’effets indésirables. Macron fait donc le choix d’inverser le devoir de responsabilité : son gouvernement et l’État ne sont responsables de rien car ils ont fait tout ce qui est juste, ce sont les 5 millions de non vaccinés qui sont désignés responsables de la contagion et de l’engorgement des hôpitaux ! Coup politicien en se prétendant le porte-voix des soignants épuisés et des vaccinés dont une partie est facilement encline à accuser les non vaccinés mais fanfaronnade de joueur de poker. En ballotant les Français au fil de ses actes et de ses discours, Macron jette le trouble partout. En tant que président de la République il ne répond à aucun des devoirs requis par la fonction. Macron est définitivement un irresponsable. Une irresponsabilité qu’il masque en tentant de la faire porter aux 5 millions de personnes non vaccinées et d’en faire des boucs émissaires. Définitivement Macron est le flingueur de la devise de la République : Liberté, Egalité, Fraternité ! Moralement, politiquement, économiquement, socialement.

Alors qui osera voter Macron et appeler à voter pour lui ?

Maintenant  que chacun est prévenu, informé de l’avenir que Macron nous réserve, qui va voter pour lui ? Au premier tour, sa bande LREM et ses valets centristes, ses clients et ses meilleurs fournisseurs seront bien sûr au rendez-vous. Ils sont loin de constituer une majorité dans le pays.  Il lui faudra des soutiens au 2e tour ? Qui ? Le PS, le PCF, la FI, les radicaux de gauche, l’extrême-gauche révolutionnaire de salon européiste, les écolos fédéralistes ensuqués dans le capitalisme vert, LR  ? Qui osera le faire ? Et quels électeurs accepteront d'obéir, en toute connaissance de cause ? Macron, tant décrié, voire haï par une grande partie des citoyens pourrait-il être réélu par ceux-là mêmes qui le vomissent ?

S'ils allaient glisser un bulletin Macron au nom d’un prétendu énième sauvetage de la République face au RN et ou à Zemmour, ils seraient encore une fois les dindons de la farce, les oies et les canards qu’on gave de logorrhée  jargonnesque et de morale puante et mensongère. Ils se feraient les complices du massacre des droits sociaux, victimes consentantes de la prochaine réforme des retraites, de la précarité planifiée comme système de gestion, de l’effondrement de la Sécu,  du démantèlement des services publics et de la privatisation auxquels s’ajoutent la volonté réitérée de Macron de contrôler la population, d’organiser la division du peuple et de présider autoritairement. Ils seraient ainsi une fois de plus démasqués pour ce qu’ils sont : des alliés objectifs du néolibéralisme. Car Macron n’est qu’un agent parmi d’autres squattant le pouvoir d’État conformément aux stratégies élaborées par les idéologues du système néolibéral, la forme mondialisée du capitalisme. Comme le sont d’autres chefs d’État et comme l’est l’Union européenne dont le rôle premier est de passer la camisole de force à la souveraineté des peuples. Ce n’est donc pas simplement un homme qu’il faut changer mais le système complet qu’il faut balayer.

Seul le peuple peut se lever pour tout réinventer

Le Pardem invite ainsi ceux qui ne veulent plus répondre aux injonctions des dominants et aux incantations de leurs complices d’inverser la manœuvre en boycottant la Présidentielle, en organisant des mobilisations sociales, en élisant une Assemblée nationale de résistance et de combat et en prenant l’initiative de changer la constitution pour reconquérir la souveraineté nationale et populaire. Un premier temps pour se délier les mains et se libérer le cerveau du message asséné au marteau-piqueur par les médias raptés par les grands argentiers selon lequel la France n’est rien sans l’UE, les Français sont toquards et passéistes parce qu’ils s’accrochent aux Jours heureux, au plein emploi et à la liberté d’agir souverainement.

Ne soyons pas les oubliés de l’histoire. Faisons-la, une fois encore ! Tels sont nos vœux pour 2022 et les années à venir.

NOTES
(1) Le Figaro du 3 janvier 2022 : «  Pour le sénateur Alain Houpert et le député Philippe Gosselin, le choix d’un «passe vaccinal» est un moyen pour l’État d’échapper aux conséquences juridiques et pécuniaires d’une vaccination obligatoire par la loi. Selon eux, cette hypocrisie doit cesser et l’État doit notamment assumer les éventuels préjudices qui pourraient résulter de sa politique sanitaire. »
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/l-État-a-institue-la-vaccination-ob…
(2). Art. 3. — Il est inséré dans le code de la santé publique un « Art. L. 10-1. — Sans préjudice des actions qui pourraient être exercées conformément au droit commun, la réparation de tout dommage imputable directement à une vaccination obli¬gatoire pratiquée dans les conditions visées au présent code et effectuée dans un centre agréé de vaccination, est supportée par l’État.
EN SAVOIR PLUS SUR LES MOTS DE MACRON :
solidaire
adjectif (latin in solidum, pour le tout, de solidus, entier)
•    1. Qui est ou s'estime lié à quelqu'un d'autre ou à un groupe par une responsabilité commune, des intérêts communs : L'un des accusés dit n'être pas solidaire de ses camarades.
•    2. Se dit de choses qui sont liées, dépendent l'une de l'autre : Ces deux questions sont solidaires.
•    3. Se dit de deux pièces qu'on a solidarisées.
•    4. Se dit des personnes qui répondent juridiquement les unes des autres.
•    5. Se dit des débiteurs ou créanciers unis par les liens de la solidarité ou d'une obligation affectée de cette modalité.
être uni
verbe passif
•    1. Se grouper, s'associer en vue d'une action commune : Des États unis contre la menace extérieure.
Synonymes : s’allier - se coaliser - se lier
Contraire : dissocier
•    2. Se lier par le mariage : S'unir pour le meilleur et pour le pire.
Synonymes : se lier - se marier
•    3. Littéraire. S'accoupler : Unis dans une folle étreinte.
•    4. En parlant d'un caractère, exister en même temps qu'un autre : Chez lui, le courage s'unit à la lucidité.
Synonymes : s'allier - s'associer - se combiner - se conjuguer
•    5. Se combiner avec : Le préfixe s'unit au radical pour former un mot dérivé.
bienveillance
nom féminin
•    Disposition d'esprit inclinant à la compréhension, à l'indulgence envers autrui : Interroger des candidats avec bienveillance.
Synonymes : bénignité - bonté - cordialité - débonnaireté - faveur - gentillesse - sympathie
Contraires : animosité - antipathie - hostilité - malveillance
espoir
nom masculin (de espérer)
•    1. Fait d'espérer, d'attendre avec confiance la réalisation de quelque chose ; espérance : L'espoir d'une récompense. J'ai l'espoir de le voir revenir.
Synonymes : attente - désir - espérance
Contraires : appréhension - crainte - inquiétude
•    2. Sentiment qui porte à espérer : Être plein d'espoir.
Contraires : désespérance - désespoir
•    3. Personne ou chose dans laquelle on espère : Tu es mon dernier espoir.
•    4. Personne qui présente toutes les qualités nécessaires pour réussir dans un domaine déterminé : C'est un espoir du tennis.
espérance
nom féminin (de espérer)
•    1. Sentiment de confiance en l'avenir, qui porte à attendre avec confiance la réalisation de ce qu'on désire ; espoir : Vivre dans l'espérance. L'espérance d'un bel avenir.
Synonymes : assurance - certitude - conviction
Contraires : désespérance - désespoir
•    2. Personne ou chose qui est l'objet de cette attente : Vous êtes mon unique espérance.
Synonymes : désir - espoir
Contraires : crainte - défiance - inquiétude
•    3. Théologie
Vertu théologale par laquelle le chrétien adhère à Dieu en tant que fin suprême de l'homme afin d'obtenir la grâce divine et l'éternelle union à Dieu. (L'espérance chrétienne est fondée sur la certitude de foi dans la parole de Dieu en la personne de Jésus-Christ.)

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