Privatisations /8 - Jean-Marc Ayrault (15 mai 2012 au 31 mars 2014) puis Manuel Valls (entre le 31 mars 2014 et le 10 février 2016)

Alternance : la gauche revenue au pouvoir continue avec constance la même politique, toujours inspirée par l'Union européenne. Jean-Marc Ayrault...

    Safran et ses filiales

Safran a été créé en 2005 de la fusion entre la Société d’applications générale d’électricité et de mécaniques (SAGEM) et la Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’avions (Snecma).

La Société d’applications générale d’électricité et de mécaniques (SAGEM) a été fondée en 1925. Contrôlée par ses salariés, ses activités sont variées : défense, téléscripteurs, équipements aéronautiques comme les centrales inertielles… En 2008, la branche communication est cédée. En mars 2015, le capital se partage entre : flottant (67,8%), État (18%), Salariés (14,1%).

Safran est organisé en quatre branches : aéronautique, espace, défense, sécurité. Il emploie près de 69.000 personnes dans plus de 50 pays.

Les principales sociétés du Groupe sont : Snecma (motoriste aéronautique et spatial pour le civil et le militaire), Herakles (moteurs pour lanceurs spatiaux et missiles), Techspace Aero (équipements pour moteurs d’avions et engins spatiaux), Turbomeca (motoriste aéronautique pour hélicoptères civils et militaires), Aircelle (nacelles pour moteurs d’avions, matériaux composites pour aérostructures), Messier-Bugatti-Dowty (concepteur et fabricant de trains d’atterrissage et freinage), Hispano-Suiza (gestion de puissance pour moteurs d’avions et hélicoptères), Labinal Power Sysems (câblage électrique pour l’aéronautique), Technofan (fabricant de ventilateurs pour les avions).

     Airbus

En 2000, les groupes Lagardère SCA et Daimler AG vont devenir le groupe Airbus SE (Airbus Group) avec le nom d’European Aeronautic Defence and Space Company (EADS). Il résulte de la concentration de la presque totalité des constructeurs français, allemands et espagnols. En 2013, il comptait 144 000 salariés et 59 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ses activités les plus importantes sont la construction d’avions de ligne (filiale Airbus), d’hélicoptères et d’avions militaires. Le groupe est également engagé dans les lanceurs spatiaux, les satellites artificiels, les missiles, les avions de combat.

Les premières collaborations entre les différentes entreprises aéronautiques européennes débutent en 1958 avec la création de Transport Allianz regroupant Nord-Aviation (France), Weser Flugzeugbau (Allemagne) et Hamburger Flugzeugbau (Allemagne). Ils créent l’avion de transport militaire C-160 Transall. En 1962, un accord est signé entre Sud-Aviation (France) et British Aircraft Corporation (Grande-Bretagne) sur le développement du Concorde. En 1970, le consortium Airbus est créé par Aérospatiale (France), Messerschmitt-Bölkow-Blohm (Allemagne) et VFW Fokker (Allemagne) pour développer et produire l’A300. En 1971, l’espagnol Construcciones Aeronauticas SA (CASA) rejoint le consortium, suivi par British Aerospace en 1979.

En 1992, l’Aérospatiale et DASA fusionnent leurs filiales d’hélicoptères pour créer Eurocopter. L’allemand DASA est le résultat de la fusion entre Dornier (groupe Daimler-Benz), Messerschmitt-Bölkow-Blohm, MTU München et Telefunken Systemtechnik pour donner Deutsche Aerospace AG (DASA).

En 1997, les américains Boeing et McDonnell Douglas fusionnent peu après la création de Lockheed Martin, premier groupe de défense. Face à cette situation, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni publient une déclaration invitant les industriels de la défense à se regrouper.

En 1999, la société nationale Arospatiale et la société privée Matra (Lagardère) fusionnent. L’État détient 48% du capital, Lagardère SCA 33%, 17% sont en Bourse et 2% au personnel.

En 2002, création d’European Aeronautic Defence and Space Company (EADS) par la fusion de DaimlerChrysler Aerospace AG, Aerospatiale-Matra et Construcciones Aeronauticas SA. Son capital est réparti entre DaimlerChrysler, Lagardère SCA, les États français et espagnols, un tiers est flottant.

De nouvelles entreprises européennes voient le jour, toutes détenues avec BAE :

-       Airbus, qui existait déjà sous la forme d’un GIE et qui lance l’avion A380.

-       Astrium, fusion de Matra Marconi Space et de la division spatiale de DASA.

-       MBDA, fusion de Matra BAe Dynamics, Aerospatiale Matra Missiles et Alenia Marconi Systems.

En 2000, Airbus Group est introduit en Bourse.

En 2012, Daimler et Lagardère SCA sortent du capital. Comme l’Allemagne veut maintenir la parité avec la France dans le capital, la banque publique allemande Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) rachète une partie des parts de Daimler.

En 2014, EADS est renommée Airbus group et place ses activités de défense et espace dans une nouvelle division : Airbus Defence and Space. Dans le même temps, Eurocopter devient Airbus Helicopters.

    Aéroports de Paris

En juin 2013, l'État cède 9,5% du capital d’Aéroports de Paris pour 738 millions d'euros.

    Airbus Group, ouverture du capital

En janvier 2014, cession par l’État de 1% du capital d'Airbus Group, anciennement EADS, pour environ 450 millions d’euros.

...puis Manuel Valls ; son ministre de l'économie se nomme Emmanuelle Macron.

     Aéroport de Toulouse-Blagnac

En décembre 2014, l’État a annoncé qu’il allait vendre 49,99% du capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à un consortium chinois intitulé SAS Casil Europe. La vente a été finalisée en juillet 2015. Parallèlement, le président de SAS Casil Europe, Mike Poon, poursuivi pour corruption par la justice chinoise, disparaissait. SAS Casil Europe ne serait en réalité qu’une société écran au capital dérisoire de 10 000 euros.

En décembre 2019, SAS Casil Europe a revendu sa participation à Eiffage pour 500 millions d'euros, réalisant ainsi une plus-value de 200 millions.

    Arianespace

En juin 2015, au Salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget à Paris, Arianespace annonçait dans un communiqué : « Airbus Safran Launchers (ASL) est parvenue à un accord avec l'État français et le CNES (Centre national d'études spatiales) concernant le transfert des parts détenues par le CNES dans le capital d'Arianespace ».

C’est en décembre 2014 que la joint-venture Airbus Safran Launchers (ASL) est créée par les groupes Airbus et Safran. Ils y affectaient 400 salariés venant des deux groupes, dont certains éléments d'Airbus à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde). En août 2015, Airbus Safran Launchers se voyait notifier par l'Agence spatiale européenne (ESA) un contrat concernant le développement d'Ariane 6. Un mois plus tard, la DGA notifiait son accord pour la production du missile M51.

Arianespace restera une entreprise autonome, son siège social étant basé à Evry, avec un établissement situé en Guyane et des bureaux à Washington, Tokyo et Singapour.

ASL reprendra les 34% détenus par le Centre national d’études spatiales (CNES), jusqu’alors premier actionnaire, et détiendra ainsi 75% du capital. La transaction est estimée entre 100 et 200 millions d’euros. Le premier lancement d’Ariane 6 est prévu en 2020.

 

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