Privatisations /6 -Jean-Pierre Raffarin (6 mai 2002 au 31 mai 2005)

Après l'échec de Jospin à la présidentielle, Raffarin continue de dilapider notre patrimoine industriel.

 

    Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APPR)

La société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône est née en 1961 sous le nom de Société de l’autoroute Paris Lyon (SAPL). La mise en service date de 1971. En 1975, elle devient la Société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône (SAPRR). En 2004, une partie du capital est mise en Bourse, mais l’État reste majoritaire.

Le 14 décembre 2005, le gouvernement français annonce son intention de céder la totalité de ses actions dans le groupe APRRR à un consortium d'Eiffage et de Macquarie, une entreprise australienne. Cette cession devient effective e 20 février 2006 quand Iffage acquiert une part de 81,49%, le reste étant détenu par des Hedge funds.

C’est le 2e groupe autoroutier en France et le 4e en Europe.

    France Télécom

France Télécom, devenu Orange en 2013, a vu son capital ouvert au marché en 1997, puis une deuxième fois en 1998, une troisième fois en 2004 quand l’État cède une partie de ses actions pour passer sous la barre des 50%. En 2007, l’État cèdera à nouveau 5% de sa participation qui tombe à 27%.

    Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’avions (Snecma)

La Snecma est née en 1945 par la nationalisation de la société Gnome et Rhône qui avait collaboré avec l’occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1997, elle incorpore la Société européenne de propulsion (SEP), dont elle était actionnaire majoritaire avec l’État, pour entrer sur le marché de de la propulsion spatiale. En 2000, une structure de holding est mise en place pour gérer l’ensemble des participations de la Snecma, prenant le nom de Groupe Snecma, la Snecma prenant le nom de Snecma Moteurs. En 2005, le Groupe Snecma fusionne avec Sagem et prend le nom de Safran.

    Crédit Lyonnais

En 1999, la banque est privatisée après avoir été recapitalisée. L’État place la moitié du capital en Bourse, en conserve 20% et met en place un « Groupement d’actionnaires partenaires » : Crédit agricole, Axa, Allianz via les AGF, aucun ne pouvant détenir plus de 10% sans l’accord du gouvernement. En 2003, alors que BNP Paribas a acheté 17% du capital du Crédit Lyonnais, le Crédit agricole SA décide de prendre le contrôle du Crédit lyonnais, l’État lui cédant sa participation. Crédit agricole SA fusionne la partie banque d’entreprise avec Indosuez pour former Calyon. La banque devient « LCL – Le Crédit Lyonnais ».

    Thomson CSF

La société Thomson CSF a une double origine, d’une part du côté Thomson, d’autre part du côté CSF.

En 1883, Elihu Thomson et Edwin Houston fondent la Thomson-Houston Electric Company, spécialisée dans la construction de dynamos et de moteurs à courant continu puis alternatifs. Elle est basée aux États-Unis et développe rapidement de nombreuses filiales à l’étranger. En 1892, la société fusionne avec Edison General Electric Company qui donne naissance à General Electric (GE). En 1893, la Compagnie française Thomson-Houston (CFTH) est créée, elle est chargée d’exploiter en France les brevets de la Thomson-Houston Electric Company dans le domaine émergent de la production et du transport de l’électricité et des tramways électriques.

En 1910, la Société française radioélectrique (SFR) est créée, spécialisée dans les transmissions hertziennes. En 1919, la réorganisation de l’industrie des communications donne naissance à la Compagnie générale de la télégraphie sans fil (CSF) qui va intervenir dans les domaines de la radiodiffusion, des radiocommunications sur ondes courtes, de l’électro-acoustique, de la télévision et du radar. Elle intègre la Société française radioélectrique (SFR).

Par ailleurs, en 1870, Benjamin Berkeley Hotchkiss crée une filiale française de son entreprise d’armement, dénommée Hotchkiss, près de Rodez (12). Un peu plus tard, en 1902, Edgar Brandt crée à Paris les établissements Brandt spécialisés en ferronnerie et armements légers. En 1924, la marque d’appareils électroménagers Brandt est fondée, en 1926 des armements lourds commencent à être produits.

En 1919, création aux États-Unis de Radio Corporation of America (RCA) et en France de la Compagnie générale de la télégraphie sans fil (CSF). Elle se diversifie peu à peu dans la signalisation ferroviaire, la téléphonie, l’éclairage public…

En 1936, les sociétés CFTH, Hotchkiss et Brandt sont nationalisées. En 1956, Brandt et Hotchkiss fusionnent pour donner Hotchkiss-Brandt. En 1966, la CFTH et Hotchkiss-Brandt fusionnent pour donner Thomson-Brandt. En 1968, l’activité électronique de Thomson-Brandt fusionne avec la CSF pour donner naissance à Thomson-CSF. Parallèlement, Thomson-Brandt se concentre sur l’électroménager avec les marques Brandt et Thomson. Dans les années 1970, Thomson-CSF conclut ses premiers contrats à l’exportation avec des pays du Moyen-Orient, notamment pour la vente de systèmes anti-aériens (Shahine et Crotale). Dans le domaine de la commutation téléphonique, Thomson-CSF acquiert les filiales françaises de l’américain ITT et du suédois Ericsson. En 1969, Thomson-CSF et la CGE se partagent le marché : Thomson-CSF se concentre sur l’électronique courants faibles, l’électroménager et l’informatique, tandis que la CGE se concentre sur les installations de grande puissance, le nucléaire et la téléphonie. En 1976, acquisition de la société Le matériel téléphonique (LMT), qui compte 10 000 salariés, filiale d’ITT, spécialisée dans la commutation téléphonique.

En 1982, Thomson-Brandt et Thomson-CSF sont nationalisés et regroupés au sein de Thomson SA, mais restent deux branches séparées gardant leur nom. L’endettement s’accroit. Entre 1983 et 1990, de nombreuses réorganisations interviennent :

    Les activités téléphone sont transférées à Alcatel en échange de l’activité composants électroniques.
    Les activités lampes (Mazda) sont cédées à Philips, le secteur câbles à la CGE, le froid à Bonnet.
    En 1987, un échange d’actions transfère la Compagnie générale de radiologie (CGR) à General Electric, en échange du label de musique RCA, fusionné avec les activités d’électronique grand public dans Thomson Consumer Electronics. L’électroménager est regroupé dans Thomson électroménager.
    L’entité Thomson composants, qui regroupe les activités semi-conducteurs de la CGE, du CEA et de Saint-Gobain, est fusionnée avec l’entreprise italienne Società Generale Semicondutorri Microelettronica (SGS). Elle prend pour nom SGS-Thomson, qui deviendra STMicroelectronics après le retrait de Thomson en 1998.
    En 1989, Sextant Avionique (66% à Thomson-CSF, 34% à Aerospatiale) regroupe Électronique AeroSpatiale (EAS, filiale d’Aerospatiale), Crouzet, Société française d’équipements pour la navigation aérienne (SFENA) et les activités aviation civile de Thomson-CSF.
    En 1990, rachat des activités militaires de Philips (TRT en France, Signaal aux Pays-Bas).
    En 1992, le secteur électroménager est cédé à l’italien ELFI connu par sa marque Zanussi.
    En 1983, la Société internationale de micro-informatique et de vidéo est créée (SIMIV), appelée aussi Thomson micro-informatique. Elle fabrique des micro-ordinateurs familiaux, implantés notamment dans les écoles. Elle dépose le bilan en 1989.

En 1995, Thomson Consumer Electronics est renommé Thomson multimédia et deviendra Thomson SA. En 1998, privatisation de Thomson CSF. En 2000 Thomson CST devient Thales.

   

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